Retour "écologique" sur la question des nitrates
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Abstract
Un examen critique de la question des nitrates est proposé dans cet article, à la lumière des connaissances disponibles dans différentes disciplines.
Au plan sanitaire, la norme sur l’eau potable établie depuis plusieurs décennies résulte d’une erreur ancienne aujourd’hui reconnue comme telle. Les nitrates n’engendrent aucun trouble sanitaire et les griefs tels que la méthémoglobinémie du nourrisson, ou le risque de cancer du à la formation de nitrosamines, qui les ont longtemps entourés, peuvent être définitivement écartés.
Bien au contraire, les nitrates sont bénéfiques pour la santé animale et humaine: les nitrates sont au cœur d’un système naturel de défense qui protège les organismes des agents pathogènes indésirables. Ceci explique notamment l’intérêt des régimes alimentaires à base de légumes naturellement très riches en nitrates et dont la teneur en nitrate est très supérieure à la limite fixée pour l’eau de boisson.
Concernant l’environnement, le cycle de l’azote comprend une phase gazeuse qui permet le retour dans l’atmosphère de l’azote dénitrifié. Les nitrates sont présents dans les sols et dans les végétaux, à des concentrations élevées mais indispensables et utiles.
L’impact des nitrates sur les milieux aquatiques est particulièrement limité: la prolifération de cyanobactéries dans les milieux d’eau douce est systématiquement due au phosphore en solution dans l’eau, ces cyanobactéries disposant d’azote en quantité non limitante, à partir de l’atmosphère.
Dans le milieu marin, l’indépendance entre la prolifération d’ulves et les flux de nitrates déversés par les rivières a souvent été mise en évidence. Les flux d’azote contenus dans les ulves restent infimes comparés aux flux d’azote rejetés par les rivières, de sorte qu’il est illusoire de prôner la réduction de l’azote printanier comme un facteur de maîtrise de la prolifération d’ulves sur les côtes bretonnes.
La seule synthèse écologique actuelle concernant les nitrates consisterait à revoir complètement la norme et la suspicion qu’elle génère, à l’égard de cet ion banal et omniprésent, pour ne se focaliser que sur d’autres paramètres plus efficients, tels que le phosphore rejeté au milieu aquatique.
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